mercredi 22 avril 2020

Confinement ...

    De retour après une longue absence, un retour suite à la lecture d'un extrait  d'un livre d'Albert Camus, un livre que j'ai lu il y a bien longtemps, je ne ne me souvenais pas de cet extrait, mais combien il est d'actualité aujourd'hui , et combien le confinement, si mal accepté par certains, peut nous permettre de sortir de cette pandémie !

Chez moi, beaucoup de résidents secondaires sont arrivés ,en dépit des interdictions,  je peux les comprendre, mais ce ne  fut pas facile, et ce ne l'est pas encore si j'en juge par les infractions relevées sur notre côte bretonne, le soleil, la proximité de la plage " INTERDIT "  dans le respect du confinement.

     
Le confinement : « A l'intérieur même de la ville, on eut l'idée d'isoler certains quartiers particulièrement éprouvés et de n'autoriser à en sortir que les hommes dont les services étaient indispensables. Ceux qui y vivaient jusque-là ne purent s'empêcher de considérer cette mesure comme une brimade spécialement dirigée contre eux, et dans tous les cas, ils pensaient par contraste aux habitants des autres quartiers comme à des hommes libres. Ces derniers, en revanche, dans leurs moments difficiles, trouvaient une consolation à imaginer que d'autres étaient encore moins libres qu'eux. "Il y a toujours plus prisonnier que moi" était la phrase qui résumait alors le seul espoir possible ».

L'habitude : « Nos concitoyens s'étaient mis au pas, ils s'étaient adaptés, comme on dit, parce qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement. Ils avaient encore, naturellement, l'attitude du malheur et de la souffrance, mais ils n'en ressentaient plus la pointe. Du reste, le docteur Rieux, par exemple, considérait que c'était cela le malheur, justement, et que l'habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même ».

La délivrance : « À la vérité, il était difficile de décider qu'il s'agissait d'une victoire. On était obligé seulement de constater que la maladie semblait partir comme elle était venue. La stratégie qu'on lui opposait n'avait pas changé, inefficace hier et, aujourd'hui, apparemment heureuse. On avait seulement l'impression que la maladie s'était épuisée elle-même ou peut-être qu'elle se retirait après avoir atteint tous ses objectifs. En quelque sorte, son rôle était fini. On peut dire d’ailleurs qu’à partir du moment où le plus infime espoir devint possible pour la population, le règne effectif de la peste fut terminé. Il n'en reste pas moins que, pendant tout le mois de janvier, nos concitoyens réagirent de façon contradictoire. Exactement, ils passèrent par des alternances d'excitation et de dépression "
                                                  Extrait du livre d'Albert Camus : Herodote. net