samedi 9 juillet 2016

La réclame ( extraits )..... poème de Anaïs Ségalas


J’ai bien souvent pesté contre les publicités  qui envahissent ma boîte à lettres, tout comme celles qui envahissent nos mails et parfois les blogs. J’ai résolu le problème de ma boîte à lettres avec un autocollant fourni par La Poste… Quant aux  blogs, je conçois que certains hébergeurs qui offrent leurs plate-forme gratuitement ne peuvent pas «  vivre de l’air du temps »… mais parfois, «  trop c’est trop »…


Donc en feuilletant «  Poèmes de femmes, des origines à nos jours  » j’ai découvert un poème de Anaïs Ségalas qui m’apparut fort approprié à cette situation ... Prima



Annonces, prospectus, aux sept couleurs du prisme,
Rouges, verts, jaunes, bleus, on est vraiment lassé
De vous voir tout prôner, hors le charlatanisme
Qui préside à l’annonce  et n’est pas annoncé.

Pour tenter Cendrillon, on lui glisse au passage
L’adresse d’un soulier, qui lui fait un appel ;
Vers six heures on a l’adresse d’un potage ;
À l’abeille affamée on indique le miel.

…Place ! C’est l’afficheur… Auteurs, levez la tête :
C’est votre renommée à la blouse d’azur
Qui proclame vos noms sans tambour ni trompette
Et de vos grands succès fait parler chaque mur !

…On veut fuir prospectus, charlatans et tapage :
On rentre… on se repose, on déploie un journal…
Ciel ! La réclame y trône à la dernière page,
Bazar de l’industrie et palais de cristal !

…Tout veut briller aux yeux de la foule éblouie ;
Chaque ligne payée est un rayon vermeil
Et le caoutchouc même, inventé pour la pluie,
Demande son annonce et sa place au soleil !...


Anaïs Segalas  ( 1814 – 1893 )
( Nos Bons Parisiens, 1865 )





 Anaïs Ségalas est  une poetesse et critique membre de la Société des Femmes et de la Voix des Femmes à Paris en 1848, ainsi que d’autres organismes féministes parisiens en cette année là.

 Enfant précoce, elle a montré son talent poétique très tôt dans sa jeunesse quand elle a composé une ode d’anniversaire pour son père à l’âge de huit ans.

A quinze ans seulement, elle a épousé un avocat Basque, Victor Ségalas mais fait comme condition préalable de son mariage, son droit de développer ses talents littéraires, passant outre l’autorité matrimoniale de son mari.

A l’âge de seize ans, elle a édité sa première collection de poésies, Les Algériennes.

Elle pensait qu’une femme de talent possède le droit de poursuivre une carrière de ses propres moyens, appelant pour cela une certaine mesure d’égalité dans le mariage.