vendredi 27 juin 2014

LE FORT LA LATTE ... Poème de Gabriel Le Coq

De la plage de la Mare , non loin de chez moi , au loin Fort La Latte ….


Construit sur un pic rocheux donnant sur la mer, citadelle de grés rose .... Fort La Latte, appelé autrefois la Roche-Goyon fut édifiée vers la fin de la première moitié du XIVème siècle  par Etienne III Goyon... je passerai sur l'aspect militaire de cette forteresse souvent menacée et qui ne " tombera" que lors de l'annexion de la Bretagne par la France en 1532. Restaurée au XVIIe au XXe siècle... Fort La Latte a conservé à ce jour son aspect féodal sur un site naturel, très pittoresque, certaines scènes du film " Les Vikings " y furent tournées.
Je ne peux résister lors de mes promenades à porter mes regards vers la baie pour l'apercevoir, surplombant la mer de ses 60 mètres..... Prima


Photo prise lors d'une ballade en mer 

                                                                           À Monsieur de Langrais

Sur une pointe nue portant jaunes ajoncs,
À l'entrée de la Baie, face au pays castin,
De l'arrière-pays, protecteur souverain,
S'élève le Château des Goyon-Matignon.

Pendant six cents années son imposant donjon
Ancré sur le roc dur a bravé le destin.
Les canons et le feu l'ont malmené en vain :
Il reste la Vigie de tous les environs

Jetant deux  pont-levis sur les profondes failles,
Et couronnant le roc d'une haute muraille,
Vauban a restauré le noble fort d'antan.

Le donjon féodal est la pièce maîtresse
D'un ensemble conçu pour résister au temps,
À l'oubli, au néant, aux assauts, aux détresses !

    Gabriel Le Coq  ( 1914 - 1983 )
                                          extrait de  Fleurs dans la Brume         


           

Gabriel Le Coq, poète breton, est  né et décédé dans les Côtes d'Armor, il écrivit en français et en gallo, le gallo étant une langue d'oïl, traditionnelle de la Haute-Bretagne, il fut aussi peintre, dessinateur , musicien et un instituteur , certes sévère, mais respecté. 
                                      Regards d'auteurs du Pays de Matignon
 

Toujours la même ballade , les couleurs se renouvellent très vite sous le ciel  breton  !


                

jeudi 19 juin 2014

La lande de Fréhel poème de Paul Sébillot




Non loin de chez moi, le cap Fréhel dont le site est un des plus grandioses de la côte bretonne. Ses falaises, rouges, grises, noires, dominant la mer de 70 m, sont bordées de récifs sur lesquels la houle déferle avec violence. De nombreux estivants s'y pressent chaque année arrivant par la route, mais aborder le cap par la mer reste un spectacle grandiose. Prima


Sur son plateau si droit qu'on dirait une table
La lande de Fréhel étend son tapis roux
Jusqu'à la pointe abrupte, énorme, épouvantable,
Que lèchent, sans répit, les vagues en courroux.

La mer tumultueuse assiège la falaise,
Qui dresse comme un mur ses assises de grès ;
Même par le temps calme, elle est toujours mauvaise ;
On n'y navigue point sans perdre ses agrès ;

Elle arrive, en faisant un fracas de tonnerre,
Au portail surbaissé du couloir périlleux,
Qui s'avance, dit-on, bien au loin sous la terre,
Jusqu'aux enchantements d'un monde merveilleux.

C'est là qu'aux anciens jours vivaient les bonnes dames
Avec leurs pages nains et les puissants féteaux ;
On les voyait marcher sur la crête des lames,
Et des dangers du Cap ils sauvaient les bateaux.

Leur grâce s'étendait aussi sur la campagne ;
Les herbes, trois fois l'an, verdissaient dans les prés,
Et l'on aurait couru par toute la Bretagne
Sans trouver des épis plus longs et plus dorés.
                                                                       [ ... ]
Paul Sébillot ( 1843 - 1918 )
Extrait du recueil de poèmes : La mer fleurie
 

La plus belle des houles du cap ( grottes ), la houle de Poulifée… j’ai eu la chance de me trouver à la bonne place sur le bateau, une merveille sous la falaise … le domaine des fées selon la légende  _ ( ce n’est pas moi sur la photo )      Prima





dimanche 8 juin 2014

Les Crop circles ou Cercles dans les blés .....

J'avais par le passé fait un article sur ces Cercles dans les blés. Quelques images sur un blog ami, m'ont fait revenir sur ce mystère que sont ces magnifiques figures géométriques,très élaborées, que certains découvrent parfois l'été dans des champs de blé ou de maïs.

Les Anglo-Saxons les appellent Crop circles, les Allemands Korn-kreise, les Italiens Cerchi nel grano, pour nous ce s ont des Cercles dans les blés.

Celui-ci date de 2002… une superbe géométrie. ( internet )

Comment expliquer devant une telle perfection l’œuvre d’un homme, comment aurait-il pu sortir du cercle sans laisser des traces de son passage alentour ?

Stonehenge, Angleterre, 1996

Selon les déclarations de témoins, le 7 juillet 1996, à 17 h 30, le champ était intact ; moins d’une heure plus tard, on pouvait admirer cette création dans les blés … Cette figure est composée de cent cinquante cercles sur une largeur de plus de 115 m.

Avebury Trusloe, Angleterre, 2000

À l’intérieur de l’agroglyphe d’Avebury Trusloe, Angleterre, 2000

«  Un agroglyphe ne se résume pas à un secteur de végétation aplatie : il s’accompagne d’un nombre considérable d’observations inhabituelles, qui ne permettent pas de classer le phénomène une fois pour toutes comme une " création humaine " »



Les premiers cercles dans les blés seraient apparus en 1980, ce livre date de 2002…. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ces cercles ont continué à se dessiner dans les blés, si ces dessins sont magnifiques ils ne seraient pas l’œuvre de mystificateurs, ni même de l’au-delà, même si c’est bien agréable de rêver à des visites d’extraterrestres ou à des messages cryptés …


Qu’en est-il de ces boules lumineuses que certains témoins virent dans le ciel avant l’apparition de ces dessins dans les cultures ?


Intriguée et curieuse, cartésienne bien que rêveuse, il me fallait une réponse logique. J’avais parlé à un ami de ces cercles, lequel m’avait conseillé  de consulter sur internet «  le projet HARRP  »…. des essais d’armes à micro-ondes !
Ces lectures ont brisé mon rêve de «  petits hommes verts » et m’ont démontré une fois de plus jusqu’où peut aller la folie des hommes.

jeudi 5 juin 2014

Retour vers la Normandie de mon enfance _ demain le 6 juin 1944

Ces messages sont tombés dans la campagne le 5 juin 44 et non sur la ville, et je crois qu'il en fut ainsi pour ces villes martyres écrasées sous les bombes alliées le 6 juin 44.

Condé sur Noireau après la reconstruction qui dura jusqu'en 1963
Condé sur Noireau, petite ville du Bocage normand, aux confins de la Suisse normande, non loin de Caen, faisait partie des villes cibles prioritaires des alliés.

Nous avions vu passer beaucoup d’avions dans l’après-midi, aussi en cette soirée du 6 juin 44 où je jouais dans la rue avec quelques petits amis du quartier,  comme tous, alors qu’il n’était pas encore 20 h, le nez en l’air, un seul avion et quatre fusées blanches : «  C’est pour nous, couchez-vous  », aujourd’hui j’entends encore cette phrase prononcée par Mr. Dissler, notre boulanger. Je ne me souviens pas combien de temps nous sommes restés au sol quand de nombreux avions sont arrivés au-dessus de nous, puis ce fut les explosions et les premiers morts dans le centre ville. Mon meilleur ami Claude, non loin de moi, allongé devant la boutique du coiffeur reçu toute la vitrine sur le dos. 
Maman nous récupérant toutes les trois, je vis passer des Condéens et Condéennes fuyant la ville… nous fîmes de même, nous nous réfugiâmes dans les jardins ouvriers d’où j’assistai au deuxième bombardement qui selon les écrits dura deux heures, le ciel était rouge au-dessus de la ville, deux des femmes qui se trouvaient avec nous pleuraient et hurlaient, j’entends encore maman leur demander d’arrêter, qu’elles allaient faire peur aux enfants.

Aux morts de la première vague de bombardement s’ajoutèrent ceux qui étaient revenus en ville. Croyant que tout était fini ils furent piégés par ce deuxième bombardement, 3500 tonnes de bombes dont des bombes incendiaires et à retardement.  Condé sur Noireau fut détruite à 95 % et eu près de 250 victimes 




« Guerre ! Je te maudis en voyant cette ville
Où naquit autrefois le grand Dumont d’Urville.
Cité portant le poids des ans évanouis
Avant l’avènement du bon roi saint Louis.
Ô ! paisible Condé ! penché sur le textile
Ta disparition demeurait donc utile ?
Notre esprit confondu contemple cette horreur,
Le noir à tout jamais sera notre couleur.
Nous demeurons figés, enjambant les cloaques,
Les poutres et moellons de ce quartier Saint-Jacques :
Partout écroulements et passages bouchés.
Sous ces matériaux, que de morts couchés !  »
                                                ( … )
 Extrait d’un poème d’Henri Porchaire
inspiré par les ruines de Condé-sur-Noireau


après le bombardement du 6 juin


En cette journée de commémoration du débarquement en Normandie, j’ai une pensée pour tous ces jeunes hommes venus de si loin  par la mer et les airs qui ont donné leur vie pour notre Liberté. 
Ils sont tombés sur nos plages, dans notre bocage, nous nous devons de ne pas les oublier, mais nous nous devons aussi d’y associer toutes les victimes civiles.

La Bataille de Normandie dura plus de deux mois.  Bien que très jeune, je n’ai jamais effacé de ma mémoire cet été 44. 
Je ne vous surprendrai pas en disant que je suis contre la guerre, toutes les guerres quels que soient les lieux où elles se déroulent. Prima