samedi 8 mars 2014

Épître aux femmes ( extrait ) _ poème de Constance de Théis

de Daniel F. Gerhartz



                                              ( Extrait )
Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre ;
Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
D’un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu’en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
Ont craint de voir en vous des censeurs éclairés ;
Les temps sont arrivés, la raison vous appelle :
Femmes, réveillez-vous, et soyez dignes d’elle.

Si la nature a fait deux sexes différents,
Elle a changé la forme, et non les éléments.
Même loi, même erreur, même ivresse les guide ;
L’un et l’autre propose, exécute, ou décide ;
Les charges, les pouvoirs entre eux deux divisés,
Par un ordre immuable y restent balancés.
Tous deux pensent régner, et tous deux obéissent ;
Ensemble ils sont heureux, séparés ils languissent ;
Tour à tour l’un de l’autre enfin guide et soutien,
Même en se donnant tout ils ne se doivent rien.


 L’homme injuste pourtant, dédaignant ces partages,
(Hélas ! il en est plus d’injustes que de sages),
L’homme injuste, jaloux de tout assujettir,
Sous la loi du plus fort prétend nous asservir ;
Il feint, dans sa compagne et sa consolatrice,
De ne voir qu’un objet créé pour son caprice ;
Il trouve dans nos bras le bonheur qui le fuit :
Son orgueil s’en étonne, et son front en rougit.
Esclave révolté des lois de la nature,
Il ne peut, il est vrai, consommer son injure ;
Mais que, par les mépris dont il veut nous couvrir,
Il nous vend cher les droits qu’il ne peut nous ravir !
Nos talents, nos vertus, nos grâces séduisantes,
Deviennent à ses yeux des armes dégradantes
Dont nous devons chercher à nous faire un appui
Pour mériter l’honneur d’arriver jusqu’à lui ;
Il étouffe en nos cœurs le germe de la gloire ;
Il nous fait une loi de craindre la victoire ;
Pour exercer en paix un empire absolu,
Il fait de la douceur notre seule vertu… 
                                                ( … )
              Constance de Theis, princesse de Salm-Dyck
                     ( Nantes 1767 – Paris 1845 )


de Daniel F. Gerhartz







9 commentaires:

  1. J'ai l'impression que mon com s'est envolé. Je trouvais ce texte joli et plein de sens, jolies également les illustrations. Bisous et bon dimanche

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  2. Ce poème est toujours d'actualité, surtout un 8 mars. Je ne la connaissais pas mais je l'apprécie et je suis avec elle pour la lutte pour l'égalité des femmes dans tous les domaines. Bon lundi, bisous

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  3. Femmes je vous aime...!
    Giacomo casanova
    molti bacioni

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  5. Bonjour Prima, les violettes sauvages fleurissent en premier, je ne pense plus que tu en voies. Bon mardi, bisous

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  6. J'ai relu le poème, elle est très féministe mais il en faut ! Bon jeudi, bisous

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  7. Les femmes de cette époque devaient avoir le double de talent pour ne pas se retrouver dans les oubliettes. Bon week-end, bisous

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  8. Ah femmes je vous adore molti bacioni délicieuse Prima

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  9. Bona serata bellissima seniora della costa d'Amor...!
    Molti bacioni
    Renardo

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