jeudi 26 septembre 2013

Le gardeur de troupeaux de Alberto Caeiro _ ( Fernando Pessoa )



Parler de Fernando Pessoa n'est pas chose facile, il écrivit sous plusieurs identités  (  plus de 70 hétéronymes ) .... _  Pessoa est considéré comme le plus grand écrivain portugais depuis Camões né vers 1525.... __" sentimental et cynique, rationaliste et mystique, classique et baroque ", Pessoa a fait de ses contradictions la matière même de son oeuvre . Prima




Je n'ai jamais gardé de troupeaux,
Mais c'est tout comme si j'en avais gardé.
Mon âme est comme un berger,
Elle connaît le vent et le soleil
Et elle va guidée par la main des Saisons
Toute à suivre et à regarder.
La paix entière de la Nature sans personne
Vient s'asseoir à côté de moi.
Mais moi je deviens triste comme un coucher de soleil
Selon notre imagination,
Quand l'air fraîchit tout au fond de la plaine
Et que l'on sent que la nuit est entrée
Comme un papillon par la fenêtre.

Mais ma tristesse est tranquillité
Parce qu'elle est naturelle et juste
Et qu'elle est ce qui doit se tenir dans l'âme
Dès lors qu'elle pense qu'elle existe
Et que les mains cueillent les fleurs à son insu...

                                                         ( ... )

                Alberto CAEIRO

    Recueil : Fernando PESSOA _ Poèmes païens

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C'est sous l'hétéronyme d'Alberto Caeiro, auquel il donna vie de 1889 à 1915, que Fernando Pessoa ( 1885 - 1935 ) écrivit " Le gardeur de troupeaux ".






lundi 16 septembre 2013

Un port de Charles Baudelaire

C'était le port... il y a bien longtemps  ! Aujourd'hui, depuis 2009, il est devenu une marina pour accueillir 750 bateaux, autrefois petit port de pêche, il est devenu port de plaisance tout en conservant des chalutiers pour la pêche côtière et bientôt palourdes et coquilles saint-Jacques !
Quand les estivants nous quittent, que les villas et commerces se ferment, que la Belle meunière a baissé ses rideaux  jusqu'aux prochaines vacances, le port reste un endroit de vie et de promenade où on peut encore aller déguster de bonnes crêpes ! Prima

Le nouveau port de plaisance, photo prise depuis le large lors d'une traversée vers le cap Fréhel 



Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L’ampleur du ciel, l’architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l’âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n’a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s’enrichir.

                                                     Charles BAUDELAIRE ( 1821 - 1867 )

                                                                    Le Spleen de Paris

Une image du passé, ce rocher " Le Bec rond " n'est plus ce qu'il était, il est encastré dans la marina, ce qui fit polémique.... c'est que nous l'aimions ce rocher  !










jeudi 5 septembre 2013

L'été.... poème de Théodore de Banville


Nous allons vers la fin de l'été, les plages ont été abandonnées, mais le soleil est toujours bien présent, parfois même très chaud..... trop chaud ...

de Vladimir Volegov

Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.

Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.

Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d'apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.

Théodore de BANVILLE   (1823-1891)
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de Vladimir Volegov